1 :10

CHÂTEAUROUX UNDERGROUND

présente

CHATEAUROUX UNDERGROUND

präsentiert



1 :14

Texte français pour le sous titrage Anglais du film : Esquisse pour une auto-diffusion d'après le livre de Jean-Michel Palmier : Berliner Requiem

Entwurf für eine Verfilmung des Buches « Berliner Requiem » von Jean-Michel Palmier



1 :26

Ce livre, à l'origine, n'était pas destiné

à internet. Il a été filmé par jeu et par

plainte, avec autonomie et sans aucunes

règles, comme de plus en plus de gens

avec des petites caméras numériques

et des téléphones portables, pour baiser

tant qu’on peut les dernières règles de

l'art qui ont su recréer qu'une seule chose

d'originale en trente ans : la sécurité

culturelle.

Dieses Buch war zunächst nicht für das Internet gedacht.

Es wurde eigenständig aus Lust und Klage,

ohne jegliche Regeln gedreht,

so wie es auch immer mehr Menschen mit ihren kleinen digitalen Kameras oder Handys tun,

um auf die letzten Gesetze der Kunst zu bumsen,

die in 30 Jahren nur eine originelle Sache hervorgebracht haben: die kulturelle Sicherheit.



2:09

IMAGES

Denis Champeau

David Legrand

You Tube

BILDER

Denis Champeau

David Legrand

You Tube


TRADUCTION :

ÜBERSETZUNG:

Lisa Meier

Moritz Hartmann


2:19

ADAPTATION et MONTAGE

David Legrand

BEARBEITUNG und MONTAGE

David Legrand


2 :30

Texte français pour le sous titrage Anglais du film : Esquisse pour une auto-diffusion d'après le livre de Jean-Michel Palmier : Berliner Requiem

Entwurf für eine Verfilmung des Buches « Berliner Requiem » von Jean-Michel Palmier


03:07

Le Berlin que je connais n'est pas seulement

celui dans lequel je me réfugie chaque fois

que cela m'est possible, c'est aussi le Berlin

de 1928 quand ont y montait l'opéra de

Quat'sous, de 1934 quand Brecht et Dudow

tournaient Khule Wampe, à tel point qu'il me

semble, parfois y avoir vécu. Ce Berlin là

m'est assurément plus proche que celui

d'aujourd'hui. Je m'y sens parfaitement

à l'aise. C'est lui que je recherche à travers

ses ruines, ces arrière-cours qui témoignent

de son ancienne beauté.



Jean-Michel Palmier

Das Berlin, das ich kenne ist nicht nur das,

in welches ich mich so oft es geht zurückziehe,

sondern auch das Berlin der Jahre 1928 und 1934,

als die Dreigroschenoper uraufgeführt wurde, oder als Brecht und Dudow „Khule Wampe“ drehten.

Manchmal kommt es mir sogar so vor, als hätte ich in jener Zeit in Berlin gelebt.

Dieses Berlin ist mir näher als das heutige. Ich fühle mich in ihm wohl.

Ich suche es in den Ruinen, den Hinterhöfen, die von der damaligen Schönheit zeugen.



Jean-Michel Palmier


03 :49

Berlin l'expressionniste,

Soulèvement des images et des sons

Dans leurs volumes quelques uns

Males ou femelles à l'arrivée

traversent la Kantstrasse

Qui conduisait dans Berlin

L’expressionniste, aux cabarets

mais on ne les voit plus

mais il y a autre chose

Das expressionistische Berlin,

Aufstand von Bildern und Tönen.

In der Menge, überqueren einige,

Männchen und Weibchen, die Kantstraße

die im expressionistischen Berlin zu den Kabaretts führte.

Man sieht sie nicht mehr -

dafür gibt es heute andere Dinge.


04 :06

A Berlin, à Berlin, à Berlin

In Berlin, in Berlin, in Berlin


04 :17

A l'arrivée ses apparences traversent la Kantstraße

on ne voit plus les cabarets politiques

Mais il y a autre chose qui rode dans cette ville

Bei der Ankunft überqueren diese Erscheinungen die Kantstraße

Die politischen Kabaretts sind nicht mehr zu sehen.

Aber etwas anderes wird sich in dieser Stadt entwickeln.


05:05

Ca ne grouille plus que dans ma tête

Es wimmelt nicht nur mehr in meinem Kopf.


05 :16

Quelque chose me hante !

Emil Jannings

et tant d'autres acteurs des

années 20 se promènent dans

Berlin.

Etwas treibt mich um!

Emil Jannings

und viele andere Schauspieler

der 20er Jahre spazieren durch

Berlin.


06 :20

images

Bilder


06 :30

Lorsqu'on arrive à Berlin, la nuit, par la vieille gare du Zoogarten, on est immédiatement assailli par un océan de lumières et d'enseignes au néon transformant la Breitscheidplatz en une gigantesque de vitrine de rêve, de couleurs, de publicités : vitrine du monde occidental, de son luxe insolent, face à l'autre Berlin, qui dès la tombée de la nuit, semble désert. Les milliers de halos rouges, bleus, verts, oranges, violets, résumant à eux seuls toute l'industrie allemande, obligent un instant à fermer les yeux. Au milieu de se kaléïdoscope de couleurs, la Kaiser-Wilhelm-GedächtnisKirche dresse son ombre inquiétante.

La vieille église effondrée, au clocher incendié par les bombardements, est à peine éclairée. Seule son horloge à point lumineux semble vivre encore. Le souvenir des bombardements sur Berlin, des destructions immenses, juxtaposé avec le "nouveau Berlin" a quelque chose d'insolite et d'irréel que l'on ne cesse de ressentir devant chaque maison et chaque rue où gratte-ciel et immeubles en ruines, vitrines luxueuses et façades criblées d'éclats d'obus et de balles de mitrailleuses, ne cessent d'attirer le regard.

De chaque coté de la vieille église, les deux édifices de la nouvelle, octogones de pierres vitrées, semblent s'éveiller la nuit et projettent sur la place obscure une lumière violette, sourde, derrière les lueurs des vitraux. Rien ne trouble le silence de la place vide. Seuls, quelques vagabonds sont tapis dans l'ombre, sur un banc immobiles et solitaires. Tout autour le trafic est intense. De l'entrée du Kurfürstendamm jaillissent des lumières, des couleurs dont les éclats les plus violents semblent déferler sur la vieille place de toute parts.

Le Kurfürstendam est à la fois les Champs-Elysées et la place Clichy de Berlin-Ouest.

Des milliers de silhouettes traversent l'avenue, longeant les cafés illuminés, les vitrines, petits cercueil de verre placés au milieu des trottoirs. Malgré son luxe tapageur, le Kurfürstendam demeure étonnamment populaire.

Wenn man nachts in Berlin am alten Bahnhof "Zoogarten" ankommt, wird man sofort von einem Lichtermeer neonfarbener Schilder überwältigt, die den Breitscheidplatz in ein gigantisches Schaufenster der Träume, der Farben und der Werbung verwandeln: das abendländische Schaufenster mit seinem anmaßenden Luxus steht im Kontrast zu der anderen Seite Berlins, die bei Anbruch der Nacht fast ausgestorben wirkt.

Tausende von roten, blauen, grünen, orangenen und violetten Lichtern spiegeln die deutsche Industrie wider und zwingen die Augen sich für einen Moment zu schließen. In Mitten dieses farbigen Kaleidoskops wirft die Kaiser-Wilhelm-Gedächtnis Kirche ihren bedrohlichen Schatten.


07:25

Die alte, zusammengestürzte Kirche mit dem Glockenturm, der nach der Bombardierung abgebrannt ist, ist kaum angestrahlt. Allein die Turmuhr mit ihren Lichtpunkten scheint noch lebendig. Die Erinnerung an die Bombardierung Berlins und die immensen Zerstörungen wirken gegenüber dem „neuen Berlin“ ungewöhnlich und irreal. In jeder Straße zieht der Kontrast der zerstörten Häuser und modernen Hochhäuser, der luxuriösen Schaufenster und durch Granatsplitter und Maschinengewehrpatronen durchlöcherten Fassaden, den Blick auf sich.

Die zwei neuen, achteckigen und verglasten Steinbauten, rechts und links von der alten Kirche, scheinen nachts zum Leben zu erwachen und durch den Schimmer hinter dem Fenster, still ein violettes Licht auf den finsteren Platz zu werfen.

08:18

Nichts bricht die Stille des leeren Platzes. Nur ein paar Stadtstreicher kauern unbewegt und einsam auf einer Bank. Drumherum tobt der Verkehr. Vom Kurfürstendamm strömen Lichter, deren buntes stechendes Leuchten den Platz von allen Seiten zu überfallen scheint. Der Kurfürstendamm ist zugleich die Champs-Elysées, als auch der Place de Clichy von West- Berlin. Tausende Schattengestalten überqueren den Boulevard, laufen an den beleuchtenden Cafés und Schaufenstern entlang. Kleine Glassärge, aufgestellt in der Mitte des Gehsteiges. Trotz seines auffallenden Luxus bleibt der Kurfürstendamm eine Straße der breiten Masse.



09 :35

La gare

Der Bahnhof


09 :46

La vieille gare du Zoogarten est l'un des endroits les plus fascinant de Berlin. On y côtoie, jour et nuit, des êtres étranges que l'on peut oublier. L'aspect triste et sale de la gare contraste violemment avec le Kurfürstendam et la richesse des rues qui l'entourent. A une centaine de mètres du quartier le plus luxueux de Berlin, elle se dresse auréolée de ses odeurs aigres de bière et de saucisses, avec ses vagabonds et ses mendiants.

Jusqu'au soir, ils sont là, immobiles ou presque, traînant leurs maigres baluchons, le plus souvent démunis de tout. Un vieil homme, à la peau toute ridée au cheveux longs sous un chapeau tyrolien, porte inscrit sur un paquet de hardes, à coté de son nom, ces simples mots " Musicien Berlinois". On l'imagine dans les rues promenant dans les rues un orge de barbarie, l'un de ces Drehorgel, jadis si nombreux à Berlin et dont on ne retrouve la trace que dans les vieux films ou chez les antiquaires. Tous ces hommes qui vivent à l'ombre de la gare forment un univers étrange et angoissant. il est dur de les approcher. Dès qu'un inconnu les regarde, ils se taisent et attendent son départ pour reformer leur cercle. Leurs visages ont quelque chose d'effrayant. On y lit le signe de la misère, de la déchéance, de la souffrance, avec ces yeux vitreux, ces lèvres tuméfiées, ces dents cassés, mais surtout cette insondable tristesse qu'expriment leurs yeux, leurs gestes, leurs voix rauques, presque inhumaines.

Der alte Bahnhof Zoogarten ist einer der der faszinierendsten Orte Berlins. Man trifft dort Tag und Nacht sonderbare Gestalten, die man sonst vielleicht vergisst. Die Traurigkeit des heruntergekommenen Bahnhofes steht im starken Kontrast zum Kurfürstendamm und dem Glanz der umliegenden Straßen. Eingehüllt von einem sauren Duft nach Würstchen und Bier, ist der Bahnhof nur etwa hundert Meter von einem der reichsten Viertel Berlins entfernt. Landstreicher und Bettler lungern um ihn herum Sie bleiben bis zum Abend dort, bewegen sich kaum vom Fleck, ziehen ihr Hab und Gut in Bündeln hinter sich her, wobei sie aber meistens fast nichts mehr besitzen. Ein alter Mann mit schrumpeliger Haut und langen Haaren unter seinem Tiroler Hut, trägt ein Paket mit Lumpen, auf denen sein Name steht, daneben die einfachen Worte „Berliner Musikant“. Ich stelle ihn mir vor, wie er durch die Straßen zieht und auf seiner Drehorgel spielt, so einem Leierkasten, den man einst so zahlreich in Berlin sehen konnte und nun nur noch in alten Filmen oder in Antiquariaten bestaunen kann. All diese Menschen leben im Schatten des Bahnhofs, in ihrer eigenen Welt, die auf uns fremd und beängstigend wirkt. Es ist schwierig an sie heranzukommen. Sobald sie ein Unbekannter ansieht, hören sie auf zu sprechen und warten bis er weitergegangen ist, dann ziehen sie sich wieder in ihren Kreis zurück. Ihre Gesichter sehen unheimlich aus. Ihre glasigen Augen, die geschwollenen Lippen, die schlechten Zähnen spiegeln die Verwahrlosung und das Leid wieder. Vor allem aber liegt diese unergründliche Traurigkeit in ihren Augen, in ihren Gesten und in ihren fast unmenschlichen rauen Stimmen.

14 :26

Am Nollendorfplatz

Am Nollendorfplatz

14.54

"Mais il s'agissait d'abord de trouver un théâtre où nous pourrions travailler la saison suivante. Le choix n'était pas commode. Dans les milieux prolétariens, il nous fut reproché de nous êtres installés au théâtre de la place Nollendorf, situé à l'ouest de Berlin, et non dans un théâtre des quartiers ouvriers. Les éternels " gens bien informés" prophétisaient déjà que ce choix annonçait une modification de notre ligne politique. Et pourtant seules des considérations pratiques avaient guidé notre choix. De tous les théâtres disponible, le théâtre de la place Nollendorf était celui qui nous convenait le mieux. Parmi les autres théâtres possibles, l'un avait une salle de trop petites dimensions et un équipement technique tout à fait négligé; sa mise en service eût entrainé des frais importants, l'autre théâtre était situé encore plus à l'ouest. le théâtre de la place Nollendorf, était lui techniquement assez bien équipé et sa situation absolument centrale permettait aussi la présence du public ouvrier"

Zuerst ging es darum ein Theater zu finden, in dem wir in der nächsten Spielzeit spielen konnten. Die Auswahl war schwierig. In Arbeiterkreisen wurde uns vorgeworfen, dass wir in einem Theater am Nollendorfplatz, im Westen von Berlin, spielten und nicht in einem Theater der Arbeiterviertel. Die ewigen „gut informierten Leute“ sahen in unserer Wahl schon einen Wechsel unserer politischen Anschauung. Dabei waren es einzig praktische Überlegungen, die unsere Wahl beeinflussten. Das Theater am Nollendorfplatz war jenes, das uns am besten passte. Unter den anderen in Frage kommenden Theatern hatte eines einen zu kleinen Saal und die technische Ausstattung war total vernachlässigt, die Wiederinbetriebnahme hätte viel Geld gekostet, und das andere Theater befand sich noch weiter im Westen. Das Theater am Nollendorfplatz war technisch gut ausgestattet und durch seine zentrale Lage auch für die Arbeiter leicht zu erreichen.


15 :57 (16 :32 zweites Mal,17 :19 drittes Mal)

Doit-on faire de l'art ? Non, faisons consciemment des produits inachevés. Nous n'avons pas le temps de construire en nous souciant de la forme. Tant de pensées nouvelles se pressent vers la lumière. Le temps est trop précieux pour nous permettre d'attendre des raffinements subtiles. Il faut saisir les moyens de nous exprimer là où nous les trouvons. Rouspétez si cela vous plaît et ainsi nous créons malgré vous ce qui est le plus nécessaire la réalisation provisoire. Jamais la perfection !

Sollen wir Kunst machen? Nein, lasst uns bewusst unvollendete Dinge machen. Wir haben keine Zeit uns Gedanken über die Form zu machen. So viele neue Ideen drängen ans Licht. Die Zeit ist viel zu kostbar für subtile Verfeinerungen. Man muss die Mittel nehmen, das man kriegen kann, um sich ausdrücken.

Meckert, wenn es euch gefällt, auf diese Art und Weise kreieren wir trotz eurer Meckerei, was am wichtigsten ist: die notdürftige Umsetzung. Niemals Perfektion!


???

Erwin Piscator, le théâtre politique.

Erwin Piscator und das politische Theater


19 :57

Le vieux théâtre de Piscator Am Nollendorfplatz existe toujours; il dresse sa masse sombre sur la petite place. Jadis il fut l'un des centres artistiques les plus important de tout Berlin. C'est là que fut jouée la pièce tirée du roman de Jaroslav Hasek, le brave petit soldat Chveik, avec les caricatures féroces de Grosz comme décor, sous les éclats de rire du public : soldats démobilisés, ouvriers bourgeois et même premiers sympathisants nazis. Aujourd'hui ce théâtre connaît un destin ahurissant : il a échappé aux bombardements pour être transformé en banque, en salle évangélique, et en Eros center, un cinéma où l'on joue des films pornographiques. Je me renseigne à la caisse du cinéma pour savoir ce qu'il reste, à l'intérieur du théâtre de Piscator. La femme sait seulement qu'il y avait avant la guerre, un théâtre, mais elle ignore lequel et n'a jamais entendu parler de M. Piscator.

Die Piscator-Bühne, das alte Theater am Nollendorfplatz gibt es immer noch; seine dunkle Gestalt dominiert den kleinen Platz. Einst war es eines der wichtigsten Kulturzentren Berlins. Dort wurde unter schallendem Gelächter des Publikums das Stück „Der brave Soldat Schwejk“, nach dem Roman von Jaroslav Hašek, gespielt, mit Grosz‘ grausamen Zerrbildern von demotivierten Soldaten, bürgerlichen Arbeitern und sogar ersten Nazi-Anhängern als Bühnendekor. Es ist verblüffend, wie sich das Theater verändert hat: Es ist den Bombardierungen entgangen, wurde in eine Bank umgebaut, dann in ein Gotteshaus und nun in ein Erotik-Center, in dem pornografische Filme gezeigt werden. Ich erkundige mich an der Kinokasse was drinnen von der Piscator-Bühne übrig geblieben ist. Die Frau weiß nur, dass hier vor dem Krieg mal ein Theater war, aber sie weiß nicht welches und hat noch nie etwas von Herrn Piscator gehört.

21:24

Ruines

Ruinen


25:58

Serie aus 13 Episoden und einem Epilog nach dem dem Roman von Alfred Döblin

26 :59

L'Alexanderplatz.

Der Alexanderplatz


27 :05

Peu de lieu à Berlin ont acquis la célébrité de l'Alexanderplatz. Coeur de Berlin populaire, elle n'a cessé de hanter les oeuvres littéraires, des poèmes de l'Expressionnisme au roman de Döblin qui l'a immortalisée. Sur des vieilles photographies photographies, on distingue ses magasins, les rails du tramway formant une gigantesque courbe, quelques fiacres immobiles le long des trottoirs.

En relisant le livre de Döblin, on est frappé par cette étonnante sensibilité à l'égard de la ville, des ses bruits, de ses odeurs. Tout semble vivre autour de l'Alexanderplatz, non seulement les mendiants et les prostitués admirablement individualisés, comme ce Franz Biberkopf que l'on a l'impression de pouvoir reconnaître dans la rue, mais aussi les maisons, les rues populaires, les magasins.

J'ai tenté de retrouver les descriptions de Döblin, de rechercher ses personnages autour de l' Alexanderplatz, à Berlin-Est. Tout cet univers a irrémédiablement disparu. Il ne reste plus rien de la vieille Alexanderplatz. Aujourd'hui c'est une étendue grise de dalles de bitume qui s'étend à perte de vue, avec quelques jets d'eau. Pourtant, des centaines de personnes y séjournent en permanence : touristes de passages à Berlin Est pour la plupart. Elle a perdu tout caractère populaire. C'est un espace net et propre, sur lequel des enfants dessinent parfois avec des craies de couleurs. Les vieux hôtels et les petits cafés ont fait place à des immeubles lourds et à des grattes-ciel comme l'Hotel-Stadt Berlin, L'Alex Grill. L'immense antenne de télévision, en forme de minaret qui dresse sa masse imposante sur des bâtiments impersonnels, domine la place.

Nur wenige Orte in Berlin sind so berühmt wie der Alexanderplatz. Das Herz des Berlins der Arbeiter hat viele literarische Werke beeinflusst, von den Gedichten des Expressionismus bis hin zum Roman von Döblin, der den Alexanderplatz damit unsterblich machte. Auf den alten Fotos erkennt man die Geschäfte und einige parkende Pferdedroschken entlang der Gehsteige, die Schienen der Straßenbahn formen eine gigantische Kurve.

Döblins Buch überrascht durch seine feinfühlige Beschreibung der Stadt, seiner Geräusche und Gerüche. Alles um den Alexanderplatz scheint zu leben, nicht nur die so bemerkenswert individuell beschriebenen Prostituierten und Bettler, oder dieser Franz Biberkopf, dem man nahezu auf der Straße begegnen könnte, sondern auch die Häuser, die Straßen und die Geschäfte des Arbeitsviertels.

Ich habe versucht die Beschreibungen Döblins wiederzuerkennen und die Figuren um den Alexanderplatz in Ost-Berlin zu suchen. Das Universum seines Romans ist verschwunden und wird nie wieder auftauchen. Nichts ist übrig geblieben vom alten Alexanderplatz. Heute sieht man soweit das Auge reicht nur das Grau des Asphaltes und einige Brunnen. Trotzdem verweilen hunderte Personen auf dem Platz, die meisten von ihnen sind Ost-Berlin-Touristen auf der Durchreise. Der Platz hat jeglichen Charme des Arbeiterviertels verloren. Aus ihm ist ein sauberer und ordentlicher Platz geworden, auf dem Kinder manchmal mit bunter Kreide malen. Die alten Stadthäuser mussten den wuchtigen Wohnhäusern und den Hochhäusern wie dem Hotel-Stadt Berlin und dem Alex-Grill weichen. Der riesige Fernsehturm, der in Form eines Minarettes mit seiner gewaltigen Masse die unpersönlichen Gebäude überragt, dominiert den Platz.



28 :37

Cabarets

Das Nachtleben


29:08

Und dennoch hab' ich harter Mann,

Blöken drei blaugraue Zahnstummel

aus ihrer muffigen Höhle mit.

Und dennoch schluh die Liebe mir,

Wölben sich zwei hurenschnauzen vor.-


Matiche:

Ida passt ihre Formen der Musik an

Buchtet sich ein und aus

Wirft sich aus ganz ebenen Stellen auf:

"Mensch, Ida, Du hast woll een Gelenk zu ville."


Ein Provinziale ertinkt in einer Minettschnauze:

Nimm mich hin. Ich will versinken.

Lass mich sterben. Gebäre mich


Gottfried Benn, Nachtcafé


31 :53

Les vieux cabarets de la Motzstrasse et de la Lutherstrasse n'existent plus. Les Nachtcafés, les établissements de mauvaise réputation, les boîtes pour travestis ont étés presque tous détruits par les bombes. J'ai tenté pourtant d'en retrouver les traces. Là où jadis se trouvait l'un de ces vieux cabarets, s'élève à présent un immeuble neuf, un magasin ou un terrain vague recouvert de décombres. Il ne reste rien de cette atmosphère si particulière, des odeurs du passé et de ses rêves.

Parfois, un nouveau cabaret s'élève sur les ruines de l'ancien. Ansi Chéri au 70 de la Fasanenstrasse s'appelle aujourd'hui Chez Andres. C'est un cabaret de travestis où l'on parodie Marlène Dietrich. La nuit, l'nedroit pourtant situé à proximité du Kufürstendam, est presque désert. Un travesti à perruque blonde baptisé Gloria Fox prend l'air devant la porte attirant à peine le regard des passants. Le portier me dévisage avec méfiance. Il ignore tout des spectacles que l'on pouvait donner dans ce cabaret pendant les années 30.

Le plus souvent, c'est en interrogeant les gens du quartier que je peux localiser ces établissements et apprendre quelque chose sur leur public, leurs spectacles.

Les vieux Berlinois, même lorsqu'on les aborde dans les rues, parlent avec beaucoup de complaisance de leurs souvenirs. Un peu décontenancés par l'intérêt que je porte aux moindres détails de la vie artistique du Berlin des années 30, ils sont prêts à me raconter ce qu'ils savent sur tel théâtre ou tel cabaret qui n'existe plus.

Die alten Nachtlokale der Motzstraße und der Lutherstraße gibt es nicht mehr. Die Nachtcafés, die anrüchigen Etablissements, die Transvestiten-Lokale wurden fast alle von den Bomben zerstört. Ich habe versucht noch einige Spuren zu finden, aber dort, wo einst eines der alten Nachtlokale stand, ist heute ein neues Wohnhaus oder ein Geschäft zu finden, oder aber zertrümmerte Gebäude.


32:18

Nichts ist übrig geblieben von dieser so besonderen Atmosphäre, von den Gerüchen und Träumen der Vergangenheit.

Manchmal wurde ein neues Nachtlokal auf den Ruinen eines alten errichtet. So heißt "Chéri" in der Fasanenstraße Nummer 70 heute "Bei Andres" und ist ein Transvestiten-Lokal, in dem Marlene Dietrich parodiert wird. Nachts ist dieser Ort, unweit des Kurfürstendamms, wie ausgestorben. Ein Transvestit mit blonder Perücke, der sich Gloria Fox getauft hat, schnappt vor der Tür ein bisschen Luft und zieht dabei kaum die Blicke der Passanten auf sich. Der Türsteher starrt mich misstrauisch an. Er weiß nichts von all den Vorstellungen, die hier in den 30er Jahren aufgeführt wurden.

Ich kann am besten die Bars und Lokale lokalisieren und am meisten etwas über die Vorstellungen und die Menschen erfahren, indem ich die Bewohner des Viertels befrage.


33:33

Eldorado, eine der damals bekanntesten Travestibars liegt in der Lutherstaße und heißt jetzt „anyway“. Die restlichen Kabaretts wurden entweder geschlossen, abgerissen oder zerstört.

Die alten Berliner, selbst wenn man sie auf der Straße anspricht, sprechen sehr gern über ihre Erinnerungen. Sie sind ein bisschen verblüfft über mein Interesse an den kleinen Details des künstlerischen Berlins der 30er Jahre, aber sie sind bereit mir von diesen und jenen Theatern und Nachtlokalen zu erzählen, die es nicht mehr gibt.


35 :31

Tingel-Tangel

Tingel-Tangel


35 :33

Le piano mécanique. Il ne reste rien du célèbre cabaret fondé par Friedrich Holländer, où Marlène Dietrich interpréta les chansons de L'Ange Bleu. Fermé par décision de la Gestapo en même temps que la Katakombe, le cabaret de Werner Finck, il fait partie de la légende berlinoise comme les chansons de Holländer.

Au 12 de la Kantstrasse, se trouve toujours le vieux cinéma Palast am Zoo, au-dessus d'un club de jazz. Personne ne se souvient plus du Tingel-Tangel. Quand à Friedrich Holländer, il vit quelque part à Munich.

Das mechanische Klavier: Nichts ist übrig geblieben, von Friedrich Holländers berühmtem Kabarett, in dem Marlene Dietrich mit ihren Liedern aus dem Film "Der blaue Engel" auftrat. Das „Tingel-Tangel“ wurde von der Gestapo zur gleichen Zeit geschlossen wie Werner Fincks Kabarett „Die Katakombe“. All diese Kabaretts wie auch die Lieder Holländers sind legendär.


37:56

In der Kantstraße Nummer 12 befindet sich über einem Jazz Club immer noch das alte Kino "Palast am Zoo". Niemand erinnert sich mehr an das "Tingel-Tangel".

Friedrich Holländer wohnt inzwischen irgendwo in München.


38:14

Erich Pommer est alors mondialement connu, après Asphalte l'un de ses dernier films muets, il commence à produire le premier grand film parlant, si audacieux : L'ange bleu pour lequel il demande à Frederich Hollaender d'écrire la musique et à Franz Waxman de la jouer. A la demande de Joseph von Sternberg, qui va diriger le film, Pommer embauche la débutante Marlène Dietrich, agée de 28 ans pour le rôle principale féminin, face à Emil Jannings la plus grande star allemande de l'époque. L'ange bleu qui lance la carrière cinématographique du musicien Friederich Hollaender fera de Marlène Dietrich une star. Le succès de Marlène Dietrich lui vaut un contrat avec la Paramount. C'est un heureux concours de circonstance qui l'a fait partir pour l'Amérique la nuit de l'avant-première de L'ange bleu à Berlin, le 1er avril 1930, très peu de temps avant que les choses empires.

Erich Pommer ist damals weltweit bekannt. Nach "Asphalt", einem seiner letzten Stummfilme, beginnt er wagemutig den ersten großen Tonfilm zu produzieren: „Der blaue Engel“. Er bittet Friedrich Holländer die Musik für den Film zu schreiben und Franz Waxman sie zu spielen.


38:54

Auf Anfrage von Joseph von Sternberg, dem Regisseur, stellt Pommer die 28-jährige Anfängerin Marlene Dietrich für die weibliche Hauptrolle ein. Mit ihr spielt Emil Jannings, dem damals größten deutschen Star der Epoche.


39:19

"Der blaue Engel" lanciert die Kinokarriere Holländers und macht aus Marlene Dietrich einen Star. Ihr Erfolg verschafft ihr einen Vertrag bei Paramount. Es ist einer Reihe von glücklichen Umständen zu verdanken, die sie bewegen am 1. April 1930, in der Nacht der Vorpremiere von "Der Blaue Engel" in Berlin, nach Amerika zu reisen. Kurze Zeit später spitzt sich die Lage in Deutschland zu.



40 :21

Werner Finck

Werner Finck


40 :37

J'ai appris par hasard que Werner Finck, le plus célèbre cabaretistes des années 30, dont le cabaret la Katakombe fut fermé par les nazis à la suite des attaques continuelles auxquelles il se livrait contre le nouveau régime et ses dignitaires qu'il ne cessait de ridiculiser, donnait plusieurs représentations. Par son courage, il suscita l'admiration de tous les opposants et faillit terminer sa vie en camp de concentration.

Ich habe durch Zufall erfahren, dass Werner Finck, der bekannteste Kabarettist der 30er Jahre, mehrere Vorstellungen gibt. Sein Kabarett "Die Katakombe" wurde von den Nazis geschlossen, nachdem es sich mehrmals über das neue Regime und seine Würdenträger lustig gemacht hatte. Werner Frick hatte damals durch seinen Mut große Bewunderung bei allen Regimegegnern ausgelöst und hätte dadurch beinahe sein Leben in einem Konzentrationslager gelassen.


41 :06

La voix un peu voilée,

le débit trés rapide.

Werner Finck annonce

qu'il va renouer avec

la tradition du cabaret

et de la parodie.

Werner Finck spricht schnell

und mit heiserer Stimme.

Er kündigt an,

dass er an die Tradition des Kabaretts und der Parodie

anknüpfen wird.



43:47

Am Schiffbauerdam

Am Schiffbauerdamm


43 :55

Am Schiffbauerdam : le théâtre du Berliner Ensemble. C'est un édifice plutôt triste, en ciment gris, presque noir. Les portes et les fenêtres ont été peintes en blanc. Sur un clocheton, dans ub cercle de fer sont inscrites les lettres BERLINER ENSEMBLE. Une petit place devant le théâtre avec des massifs de rose s'appelle la Place Bertholt Brecht. Seule une vieille femme est assise sur un banc, regardant un enfant jouer avec le sable. La rivière longe la rue. L'eau est aussi noire. Sous les ponts des grilles s'enfoncent profondément dans l'eau pour empêcher de passer de l'autre coté du Mur. On respire une odeur de fumée et de suie. C'est là que fut joué pour la première fois en 1928 l'Opéra de quat'sous. Le Berliner Ensembe y est installé depuis 1954.

Am Schiffbauerdamm: Das Theater des Berliner Ensembles ist ein eher trauriger Bau aus grauem, fast schwarzem Zement. Die Türen und Fenster sind weiß gestrichen. Auf einem kleinen Turm sind in einem Eisenkreis die Buchstaben BERLINER ENSEMBLE eingeschrieben. Ein kleiner mit Rosenbeeten bepflanzter Platz vor dem Theater ist nach Bertolt Brecht benannt. Nur eine einzige alte Frau sitzt auf einer Bank und schaut einem Kind beim Spielen mit dem Sand zu. An der Straße fließt ein Bach entlang. Das Wasser ist genauso schwarz.

Unter der Brücke sind Gitter tief ins Wasser gerammt, um zu verhindern, dass man in den Westen flieht. Es riecht nach Rauch und Ruß.

Hier wurde 1928 die Dreigroschenoper uraufgeführt. Das Berliner Ensemble ist seit 1954 am Schiffbauerdamm ansässig.



48 :50

Ernst Busch

Ernst Busch


48 :45

Ernst Busch : l'inoubliable chanteur de rue du film de Pabst l'Opéra de quat'sous, l'ouvrier de Kuhle Wampe, le meilleur interprète des poèmes de jeunesse de Brecht. Je l'écoute reprenant d'un ton gouailleur le refrain de la Ballade de Mackie Messer, chantant la Légende du Soldat mort, la Ballade de la fille noyée, les chansons de Tucholsky et de Kästner. Je l'imagine devant les ouvriers de Wedding avec les troupes d'agitation communiste. Depuis les années 30 sa voix n'a pas changé, elle est devenue seulement un peu plus sourde, plus incisive.

Il joue toujours avec le Berliner Ensemble. Lotte Eisner m'a dit qu'il avait été torturé par les nazis et qu'il avait le visage en partie paralysé. Il y a quelques années, il hésitait à remonter sur scène. Je le revois sur de vieilles photographies en chemise et en pantalon, la casquette sur le front, les mains dans les poches interprétant des chansons prolétariennes, ou sur la scène des cabarets chantant des ballades de Tucholsky mais aussi de Wedekind. Il émigra après l'incendie du Reichstag, combattit dans les brigades internationales composant les chants des brigades internationales, avec Hanns Eisler. Arrêté, emprisonné dans un camps français en 1942, livré à la Gestapo, il fut condamné à mort peu de temps avant l'entrée de l'Armée Rouge. Pourtant dès 1945, il remontait sur les planches à Berlin, au théâtre Hebbel. En 1950, il jouait à nouveau. Grâce à ce vieil homme de soixante quatorze ans, les chansons de Tucholsky et de Brecht, de Muhsam, de Klabund reprennent vie. J'ai tenter de le rencontrer à Berlin-Est. Mais personne ne semble savoir où il habite. Je l'imagine dans un immeuble en ciment, quelque part dans un quartier ouvrier, marchant dans la rue, serrant la main à des ouvriers qui sortent de l'usine, avec son béret et son vieux pardessus.

Ernst Busch: der unvergessliche Straßenmusiker aus Pabsts Film "Die Dreigroschenoper", Schauspieler in "Kuhle Wampe" und bester Interpret von Brechts Jugendgedichten.

Ich höre ihm zu wie er in spöttischem Ton den Refrain der Ballade von Mackie Messer, „Die Legende des toten Soldaten“, „Die Ballade des ertrunkenen Mädchens“ und Lieder von Tucholsky und Kästner singt. Ich stelle ihn mir vor, wie er mit den Arbeitern und kommunistischen Truppen im Wedding steht. Seine Stimme hat sich seit den 30er Jahren nicht verändert, sie ist nur ein bisschen dumpfer und bissiger geworden. Er spielt immer noch im Berliner Ensemble. Lotte Eisner sagte mir, dass er von den Nazis gefoltert wurde und dass sein Gesicht teilweise gelähmt sei. Noch vor ein paar Jahren zögerte er wieder aufzutreten. Ich sehe mir alte Fotos von ihm an: Er singt in Hemd und Hose, mit der Mütze auf dem Kopf und den Händen in den Taschen proletarische Lieder. Auf einem anderen singt er auf der Kabarettbühne Balladen von Tucholsky und von Wedekind.

Nach dem Brandanschlag auf den Reichstag wanderte er, aus und komponierte mit Hanns Eisler Lieder für die internationalen Brigaden.

1942 wurde er in einem französischen Lager festgenommen, an die Gestapo aufgeliefert und kurz vor dem Einzug der roten Armee zum Tode verurteilt.

Dennoch trat er 1945 wieder im Theater Hebbel auf. Ab 1950 spielte er wieder regelmäßig.

Dank dieses 74-jährigen Mannes, werden die Lieder von Tucholsky, Brecht, Muhsam und Klabund zu neuem Leben erweckt.


51:17

Ich habe versucht ihn in Ost-Berlin zu treffen. Aber niemand wusste, wo er wohnt. Ich stelle mir vor, dass er in einem Gebäude aus Zement wohnt, irgendwo in einem Arbeiterviertel, dass er mit seiner Baskenmütze und seinem alten Überzieher durch die Straßen spaziert und den Arbeitern, die aus der Fabrik kommen, die Hand schüttelt.


51:56

Kuhle Wampe

Kuhle Wampe


52 :04

A une heure d'autobus de Berlin, sur les rives du Müggelsee, bordé par la forêt, se trouvait jadis la colonie ouvrière de Kuhle Wampe. Elle fut fondée en 1913 et ne comprenait d'abord qu'une dizaines de tentes. Après la guerre elle s'étendit tellement qu'à l'époque où Brecht et Ottwald réalisèrent le film Kuhle Wampe, la colonie comprenait plus de quatre-vingt-treize tentes abritant quelques trois cents personnes, dont beaucoup de chômeurs expulsés de leurs logements berlinois. On ne peut oublier les images du film : ces cortèges d'ouvriers emportant avec eux leurs meubles, hors de leurs taudis, dans des charrettes, la forêt dans laquelle se promènent, Annie et Fritz, tandis que retentit la chanson Das Früjahr, interprétée par Helene Weigel.

Eine Stunde Busfahrt von Berlin entfernt, befand sich ehemals an den Ufern des Müggelsees am Waldrand die Arbeiterkolonie "Kuhle Wampe". Sie war 1913 gegründet worden und bestand anfangs aus nur 10 Zelten. Nach dem Krieg dehnte sie sich soweit aus, dass sie, zu der Zeit als Brecht und Ottwald den Film "Kuhle Wampe" drehten, mehr als 93 Zelten mit 300 Personen zählte, darunter viele Arbeitslose, die aus Berlin vertrieben wurden. Die Bilder des Filmes sind unvergesslich: Dieser Menschenzug von Arbeitern, die ihre Möbel mit Karren aus ihren Bruchbuden ziehen, der Wald, in dem Annie und Fritz spazieren, während Helene Weigel das Lied "Das Frühjahr" singt.


55 :02

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55 :28

Le Film Panses glacées a été réalisé au prix de

très grandes difficultés matérielles par le jeune

metteur en scène Slatan Dudow. Les vues ont

dû être prises pour le plupart à un rythme

rapide : le quart du film en deux jours par

exemple. La seule aide que nous avons reçue

est venue des associations sportives communistes

qui ont dirigés les mouvements des ouvriers

sportifs (jusqu'à quatre mille certains jours).

les difficultés pour nous procurer les moyens

financiers de manière continue ont fait durer

la réalisation du film plus d'un an, tandis que

les circonstances en Allemagne évoluaient à un

ryhthme rapide (fascisation, montée du chômage,

etc). A peine terminé, le film a été interdit par la

censure.

Son contenu et ses intentions apparaissaient au

mieux dans l'exposé des motifs par lesquels la

censure l'a interdit.


B. Brecht, Sur le cinéma

Der Film "Kuhle Wampe" war von dem jungen Regisseur Slatan Dudow mit großen Materialschwierigkeiten gedreht worden.

Die Aufnahmen mussten zum größten Teil sehr schnell aufgenommen werden: An zwei Tagen wurde ein Viertel des Films gedreht.

Die einzige Unterstützung bekamen wir von kommunistischen Sportvereinen, die die Massenszenen der Arbeiter koordinierten, zum Teil waren es 4000 Personen am Tag.

Die finanziellen Schwierigkeiten ließen die Dreharbeiten des Filmes über ein Jahr andauern, während sich die Umstände in Deutschland durch den Anstieg der Arbeitslosigkeit und des Faschismus rasend veränderten. Kaum war der Film fertig, wurde er verboten. Sein Inhalt und seine Absicht wirkten durch die Zensur aber umso besser.


B. Brecht, Über das Kino


57 :47

J'ai demandé très souvent à des Berlinois, à l'Ouest comme à l'Est où se trouvait cette colonie de

Kuhle Wampe. Personne ne semblait s'en souvenir. Seuls, quelques vieux ouvriers auraient peut-être pu me renseigner. C'est à partir des textes de Brecht que j'arrive à la situer sur une carte. Aujourd'hui si l'on en croit les Berlinois de L'Est, rien ne rappelle plus que sur les bords du Müggelsee, le plus grand lac de Berlin, existait jadis Kuhle Wampe.

Ich habe sehr oft sowohl West- als auch Ost-Berliner gefragt, wo sich die Kolonie "Kuhle Wampe" befand. Niemand schien sich zu erinnern. Nur ein paar alte Arbeiter hätten mir vielleicht weiterhelfen können.

Mit Hilfe von Brechts Texten gelang es mir die Kolonie auf der Karte zu orten. Wenn man den West-Berlinern Glauben schenkt, erinnert an den Ufern des Müggelsee, Berlins größtem See, nichts mehr an die Existenz der Kolonie "Kuhle Wampe".



59 :29

En rédigeant ces notes, rédigées dans les rues de Berlin , au hasard des rencontres, j'écoutes deux enregistrements qui, à eux seuls, et plus que tout autre document, ou toute autre description, me semblent incarner les contradictions du Berlin des années 30, ses multiples visages, sa beauté, et sa laideur, sa chaleur et son cynisme.

Während ich diese Notizen schreibe, befinde ich mich in den Straßen von Berlin und höre ich mir zwei Aufnahmen an, die mir einzeln für sich, und mehr als jedes andere Dokument, oder jede andere Beschreibung, den Wiederspruch des Berlins der 30er Jahre zu verkörpern scheinen. Seine zahlreichen Gesichter, seine Schönheit, seine Hässlichkeit, seine Wärme und seinen Zynismus.


59 :50

Voix

Stimmen


60 :30

J'écoute leurs voix. Leurs noms n'évoquent presque rien pour moi. Je les imagine dans les théâtres du Kurfürstendam, dans les cabarets de la Kantstrasse, acclamés par la bourgeoisie berlinoise, en quête de divertissements tandis que la crise s'accroît.

Ich höre ihre Stimmen. Ihre Namen sagen mir so gut wie nichts. Ich stelle mir vor, wie sie in den Theatern des Kurfürstendamms, in den Kabaretts des Kantstraße gespielt werden. Wie sie vom Berliner Bürgertum auf der Suche nach Erheiterung bejubelt werden, während die Krise immer schlimmer wird.


60 :47

Assassinat de Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht : Discours au chantier naval de Hambourg

Mord an Rosa Luxembourg und Karl Liebknecht: Rede an der Hamburger Schiffswerft.


64 :45

Mais le plus bouleversant, c'est le discours de Karl Liebknecht " Trotz alledem", lu par Erwin Piscator, le jour même où Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht furent assassinés. Piscator ne lit pas, il déclame. Sa voix est chargée de colère, d'émotion, d'espoir. Elle s'enfle, déferle dans la salle, toujours plus vibrante, avec sa diction si particulière, sa façon de rouler les r, tandis que son souffle semble se briser. L'enregistrement est détérioré, mais on l'écoutes muet :

Aber das Erschütterndste ist Karl Liebknechts Rede "Trotz alledem", die von Erwin Piscator an dem Tag verlesen wurde, an dem Rosa Luxembourg und Karl Liebknecht ermordet wurden. Piscator liest nicht, er trägt vor. Seine Stimme ist voll von Wut, Emotionen und Hoffnung.

Sie bläht sich förmlich auf, überrollt den Saal, immer vibrierender, in seiner ganz eigenen Vortragsweise, seiner Art die "r" zu rollen, während seine Stimme zu versagen droht. Die Qualität der Aufnahme ist schlecht, trotzdem hören wir ihm gebannt zu.



68 :18

En écoutant cette voix de Piscator, résonner une dernière fois, tandis qu'il crie ces simples mots " Trotz alledem", lui l'acteur, le metteur en scène, le membre de la ligue Spartakus, des conseils des soldats, tandis que viennent de se dérouler les combats les plus meurtriers dans les rues de Berlin, j'ai l'impression qu'il s'agit, non pas d'un document d'archive, mais d'une voix vivante qui s'adresse à des hommes vivants, que je suis devenu pour quelques instants son auditeur, dans la pénombre de cette pièce où sa voix résonne encore.

Während ich die Stimme Piscators noch ein letztes Mal nachklingen höre, der weiß, dass sich die mörderischsten Kämpfe in den Straßen Berlin abgespielt haben und er, der Schauspieler und Regisseur, das Mitglied der Spartakusliga und der Soldatenbeiräte, diese einfachen Wörter "Trotz alledem" schreit, habe ich das Gefühl, dass es sich nicht um ein archivarisches Dokument handelt, sondern um eine lebendige Stimmte, die sich an lebendige Menschen richtet und dass ich im Halbdunkel dieses Raumes zu seinem Zuhörer geworden bin.


70:26

Epilogue

Epilog


72 :00

Je n'oublie pas

qu'à Berlin il y a le gisement,

la carrière et les raffineries

de la dramaturgie allemande.

Ich vergesse nicht,

dass in Berlin der Fundort,

die Laufbahn und die Raffinerie

Der deutschen Dramaturgie liegen.



72 :10

Et que son esprit de lutte et son air

d'insolence, qui n'existent plus dans cette

ville, sont en de train de renaître à travers

toute une alternative sociale, intellectuelle,

politique et artistique qui commence à

Stuttgart et rayonne à Halle, Wittenberg,

Leipzig, Weimar, tout autour de Berlin.

Und dass sein Kampfgeist und seine freche Art,

die in dieser Stadt nicht mehr existieren,

in einer sozialen, intellektuellen, politischen und künstlerischen Alternative wiederbelebt werden,

die in Stuttgart anfängt und sich bis nach Halle,

Wittenberg, Leipzig, Weimar und um ganz Berlin auswirkt.


72 :26

Voyages filmés à Berlin en 2003 et 2006

Gefilmte Reise in Berlin: 2003 und 2006


Sélection d'extraits vidéos, musicaux et sonores :

Auswahl an musikalischen und akustischen Videoausschnitten:


76 :06

Textes : Jean-Michel Palmier, Bertolt Brecht

entourés par quelques notes de David Legrand

Texte : Jean-Michel Palmier, Bertolt Brecht

Geschmückt mit Notizen von David Legrand


Remerciements :

Danksagungen: